L’histoire racontée par Dominique Manotti nous plonge dans un contexte violent, celui de Marseille en 1973, marqué par une série de crimes racistes qui mêlent pouvoir politique et pouvoir policier. La restitution minutieuse de l’intrigue happera aussi bien les adeptes de roman policier que les passionnés d’histoire. À l’issue de sa lecture, le mystère est moins épais. Celui de ces meurtres de « l’été rouge », mais aussi celui des rouages politiques d’une ville tristement célèbre pour ses arrangements municipaux. Alors que la France découvre l’ampleur des violences policières et des discriminations mais rechigne à se regarder dans le miroir américain, "Marseille 73" contribue à un travail de mémoire essentiel qui resitue la situation actuelle dans une histoire structurante, celle de la guerre d’Algérie et de la gestion brutale de l’immigration.
Loin de ce contexte, plus de quarante ans après, le 4 juin 2020, des milliers de Marseillais, plutôt jeunes, se réunissaient plus ou moins spontanément en soutien à la famille Traoré. Parmi eux, il est probable que peu connaissent cette histoire locale du racisme. Il n’empêche, le succès était plein. L’initiatrice de ce mouvement l’explique par le fait qu’à Marseille, « les gens avaient besoin de ça pour parler des violences policières, du racisme. Surtout avec tout ce qu’il s’est passé avec Zineb, Maria, les manif après la rue d’Aubagne… ». Ces marches blanches, Kévin Vacher, à l’origine du Collectif du 5 novembre, les a connu de l’intérieur. Son expérience de la lutte pour l’aide aux victimes des effondrements du quartiers Noailles en fait l’une des figures du militantisme dans les quartiers populaires.
En leur proposant de partager leur regard sur le passé et le présent de cette ville, les deux invités échangent leur point de vue sur un contexte social et politique que l’on présente trop souvent comme singulier.
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